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Les belges consomment beaucoup trop de psychotropes

La consommation de psychotropes en Belgique, tels que les antidépresseurs, benzodiazépines, antipsychotiques et psychostimulants est dramatiquement élevée.

Chaque année, 812 millions de doses unitaires (source : IQVIA, INAMI) de psychotropes sont délivrées en officine publique. 

2 millions

C’est le nombre de patients ayant reçu au moins une benzodiazépine (ou apparenté) en 2022 en Belgique. (source : IQVIA)

370 millions

C’est le nombre de doses unitaires d’antidépresseurs remboursés délivrées en Belgique en 2022. 73,5 % de ces antidépresseurs ont été prescrits par les médecins généralistes. (source : INAMI)

55 millions

C’est le nombre de doses unitaires d’antipsychotiques délivrées en 2022 dans les officines belges. L’utilisation augmente de manière significative chez les patients âgés de plus de 75 ans. (source : INAMI)

70%

C’est le pourcentage d’augmentation des doses de psychostimulant délivrées en Belgique en 10 ans. Soit 17 millions de doses délivrées en 2022 contre 10 millions en 2013. (source : INAMI)

Des risques à ne pas sous-estimer

Recourir aux psychotropes n'est pas sans risque. Ils peuvent s’avérer nécessaires dans certains cas, mais toujours à doses adaptées et pour une durée limitée. De nombreux patients en consomment pourtant de façon chronique.

  • Les patients qui consomment des benzodiazépines comme les somnifères et calmants courent rapidement le risque d’accoutumance ou de dépendance. Un problème qui peut être évité en diminuant progressivement le traitement, mais aussi en orientant, dès le départ, les patients vers d’autres pistes de solutions beaucoup plus efficaces à long terme.
  • Le recours aux antidépresseurs doit également être envisagé avec précaution. Le degré de sévérité de la dépression détermine la nécessité ou non d'un traitement médicamenteux. Celui-ci peut se faire en complément d'une approche non médicamenteuse comme le soutien psychologique, préconisé en première intention.
  • Concernant les antipsychotiques, les indications thérapeutiques qui justifient leur usage sont limitées. Une grande prudence s’impose donc également. 
  • Les psychostimulants doivent être utilisés avec précaution chez les patients avec un diagnostic de TDA/H, en tenant compte des effets secondaires et des risques. La prise en charge repose sur trois piliers : la psychoéducation, l'intervention comportementale et/ou d'autres prises en charge non pharmacologiques, et les médicaments. La médication fait toujours partie d'un trajet de soins plus large.

Vous pouvez changer la donne

En tant que professionnel de la santé, vous jouez un rôle crucial qui va bien au-delà du diagnostic, de la prescription ou de la délivrance de médicaments. Vous avez également la responsabilité de suivre de près l’utilisation des psychotropes par vos patients, de les informer, les motiver, les soutenir, les sensibiliser et les réorienter de manière adéquate si nécessaire.

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Pour ce faire, une première étape essentielle consiste à ouvrir le dialogue avec le patient sur son utilisation des médicaments et sur les alternatives non médicamenteuses à sa disposition, comme l’adaptation de son mode de vie ou un suivi thérapeutique. Et si un traitement médicamenteux s’avère vraiment nécessaire, il est important que vous accordiez suffisamment d’attention aux effets secondaires, dès le début du traitement. Discutez également avec le patient de la durée de son traitement et de la diminution progressive de celui-ci. En tant que médecin, envisagez la déprescription dès que cela vous semble possible. Si vous êtes psychologue ou pharmacien, encourager le patient à en parler avec son médecin.

La collaboration entre professionnels contribue également à un suivi global efficace du patient. En tant que prescripteurs, les médecins jouent bien évidemment un rôle fondamental, mais les pharmaciens et les psychologues ont également une responsabilité. 

Informez vos patients sur le soutien non médicamenteux dont ils peuvent bénéficier, apprenez-leur l’usage raisonné des médicaments, sensibilisez-les aux risques et effets secondaires et encouragez-les à parler de l’évolution de leur situation. 

Un soutien pour vous aider à favoriser l'usage rationnel des psychotropes

Sur mesure

Ce portail est là pour vous apporter un soutien supplémentaire dans votre pratique. Élargissez vos connaissances sur les médicaments psychotropes, renforcez votre collaboration avec d’autres professionnels de la santé…et contribuez ainsi à un usage raisonné des psychotropes. 

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